Information

Une rénovation pour conserver et transmettre

La salle d’étude de la bibliothèque municipale a bénéficié de travaux essentiels pour préserver ses collections et pour améliorer le confort d’utilisation des usagers.

Publié le

L’importance des fonds anciens et les collections patrimoniales déposées par l’Etat font de la bibliothèque municipale de Chalon l’une des rares bibliothèques classées de France. Quiconque pénètre pour la première fois dans la salle d’étude est aussitôt subjugué par son esthétique, ses boiseries, la dimension de la pièce et les reliures de ces milliers d’ouvrages qui ont traversé les siècles. 17 000 volumes sensibles à la lumière, à la poussière, à l’humidité et aux variations de température habitent les étagères de la salle d’étude. La conservation de ces documents est une priorité absolue, c’est pourquoi plusieurs mois de travaux de rénovation ont été réalisés en ce début d’année, sous le pilotage du service Architecture de la Ville de Chalon. Au-delà d’assurer la préservation des collections, tous les réaménagements ont été pensés pour que les Chalonnais puissent visiter et utiliser cette salle dans de meilleures conditions.

Jusqu’à cette année, la menace principale qui planait dans cette salle occupée par la bibliothèque depuis le 19e siècle (voir encadré ci-dessous) était le changement brusque et répété des températures. Pour que les amplitudes restent stables et ce, peu importe la saison, le système de chauffage et de climatisation a été entièrement refait. L’éclairage, qui dégageait trop de lumens, a été renouvelé et remplacé par un nouvel éclairage LED permettant de jouer sur les différences de luminosité et de créer ainsi plusieurs ambiances au sein de la même pièce. Les tables de la salle d’étude ont été équipées en électricité afin de pouvoir y brancher des ordinateurs et des lampes de lecture modernes ont été acquises. L’humidité étant l’un des pires ennemis du papier, un travail de fond sur l’hygrométrie a également été effectué. Enfin, le plafond a été repeint et le parquet rénové.

Le coût de ces travaux indispensables à la sauvegarde de notre patrimoine s’élève à 315 500 €. Une subvention de 101 515 € a été accordée par l’Etat  au titre de la conservation des documents. Rouverte dès ce mois de juillet, la salle d’étude est prête à accueillir tous les lecteurs.

Un peu d'histoire

 

Entre 1822 et 1842, l’aile du bâtiment que nous connaissons aujourd’hui comme la salle d’étude était occupée par les tribunaux. Ce n’est qu’en 1845 que l’hôtel de ville et la bibliothèque municipale sont officiellement inaugurés dans l’ancien couvent des Carmes. Près de deux siècles plus tard, la salle d’étude contient environ 17 000 volumes, un nombre impressionnant mais qui ne représente pourtant qu’une partie des collections patrimoniales conservées à la bibliothèque. Notez qu’une part de ces ouvrages est la propriété de l’Etat. En effet, suite à la Révolution française, les biens appartenant au clergé - y compris les ouvrages de leurs bibliothèques - ont été confisqués pour devenir propriété de l’Etat. Sans compter les livres, les vedettes de la salle d’étude sont incontestablement les deux globes manuscrits, l’un céleste et l’autre terrestre, qui trônent fièrement au fond de la pièce. Réalisés au cours du 18e siècle par le moine capucin Louis Legrand, ces globes qui mesurent 1,62m de diamètre font partie des vingt globes manuscrits antérieurs à 1850 conservés dans les collections publiques françaises.